Tous les romans de Pierre Vinard sont publiés aux éditions Encre bleue

 
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NOUVELLES DE PIERRE VINARD

Nouvelles téléchargeables au format PDF

(pour plus d'explications, voir la page "liens utiles") :

« L'Express des Îles » s'éloigna lentement du quai dans un bouillonnement d'eau sale. Peu à peu la place de la Victoire encadrée de palmiers royaux disparut de la vision des voyageurs, ainsi que le marché grouillant de touristes de la Darse et les bâtiments modernes de la capitainerie. Le bateau longea les quais désaffectés du quartier Carénage, désormais livrés aux belles de nuit dominicaines et aux trafiquants de drogue, puis s'engagea dans le chenal à grands renforts de sirènes, obligeant une barque de pêcheurs à se dérouter...

Olivier parcourait les rayons du grand magasin de sport au pas de course à la recherche d'un lot de chaussettes de tennis quand il la vit pour la première fois. Elle était mince, élancée, avec des jambes qui n'en finissaient pas, une taille de guêpe et des seins qui devaient tenir droits sans l'aide du moindre soutien-gorge...

François sent son cœur battre comme à un premier rendez-vous. Saura-t-il reconnaître Orphelia Trudot ? Il se souvient vaguement d’une étudiante assidue des cours de l’Alliance française, mince, grande, le teint clair, avec des cheveux bouclés qui lui tombaient sur les épaules. Une toute jeune fille, sérieuse et décidée, qui venait d’avoir son probatoire et qui souhaitait poursuivre des études d’agronomie à l’étranger. Elle hésitait entre l’Angleterre et la France...

Je crois avoir toujours connu la peur. Aussi loin que remontent mes souvenirs, elle est là, omniprésente et obsédante, qui me colle à la peau comme une vieille connaissance. Au début nous habitions dans les collines, un hameau d’une centaine de familles, avec des cases en bois ou en terre, au milieu des champs et des pâturages. Mon père avait une petite épicerie-quincaillerie.

C’était à Brazzaville, à quelques jours de l’indépendance, sur les rives du fleuve Congo. Une grande terrasse, des tables faiblement éclairées, quelques couples mixtes, et un air lancinant de chachacha. Tu étais assise un peu à l’écart, écoutant d’une oreille distraite un vieux blanc bedonnant et moite, et n’arrêtant pas de plier et de déplier tes longues jambes sous une robe en tissu de pagne. J’attendais un improbable associé pour un vague trafic de masques bantous qui ne vit jamais le jour...

La voiture bleue file rapidement sur l'autoroute qui déroule ses courbes monotones entre Toulouse et Bordeaux. C'est une des dernières soirées du mois d'août. Le soleil s'attarde sur les collines, caressant les champs de blé fraîchement moissonnés et les étendues de tournesol flétris. Entre Fronton et Buzet, les vignes ondulent en rangées impeccables, cachant sous leur frondaison des grappes gorgées d'eau et de sucre qui n'attendent plus que le ciseau du coupeur. La chaleur estivale a séché les pluies du printemps, ce qui est bon signe pour la récolte. Parfois, au détour d'un bois, un château dresse sa silhouette massive, avec ses créneaux et ses mâchicoulis, ses tourelles et sa porte fortifiée, comme pour rappeler que dans ce pays de douceur et d'abondance, on s'est étripé pendant près d'un siècle au nom d'une foi qui prêchait la tolérance et l'amour.

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